Jonquilles et primevères fleurissent, les passereaux paradent et  construisent  leur nid : c’est enfin le printemps, alors à vos jumelles ! En effet, cette période correspond au retour des oiseaux migrateurs qui ont passé l’hiver en Afrique ou dans le sud de l’Europe.

Quelle joie de voir revenir le couple d’hirondelles qui a construit son nid sur la grosse poutre de la grange ou sous le surplomb de la fenêtre ! Mais d’autres oiseaux suivent les hirondelles dans leur sillage et nous allons nous intéresser à quelques-uns uns d’entre eux : les rapaces.

Et oui, le printemps, c’est aussi le retour dans nos campagnes des rapaces partis hiverner dans le sud de l’Europe ou en Afrique. Ces visiteurs d’été, vont alors se mélanger aux autres rapaces qui fréquentes nos campagnes à l’année.

Le printemps va nous permettre d’observer dans la même période plusieurs espèces de rapaces dont voici les plus fréquents dans le Vexin :

La Buse variable (Buteo buteo), la Bondrée apivore (Pernis apivorus), le Busard Saint Martin, le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) et l’Epervier d’Europe (Accipiter nisus).

Cependant certaines de ces espèces se ressemblent et peuvent être confondues.

Voici quelques critères simples pour favorisés vos  identifications et pouvoir annoncer fièrement que le petit point là bas est une bondrée et pas une buse.

D’abord faisons la différence entre la Buse variable et la Bondrée apivore.

Bondrée apivore

Nous ne retiendrons pas de critères de couleurs, les deux espèces ayant une très grande variété de colorations, cependant on retiendra que les buses portent souvent une bande clair sur la poitrine à l’inverse des Bondrées qui n’en portent jamais.

La Buse et la Bondrée possèdent des silhouettes assez similaires mais quelques détails permettent de les différencier : en vol, les ailes de la buse sont larges et arrondies et sa queue est assez courte alors que la bondrée possède des ailes et surtout une queue plus longue et plus fine. Le dessous de la queue de la Bondrée apivore est pâle avec une large barre terminale et possède Buse variable

deux barres sombres à la

base de la queue (souvent une seule visible)

alors que la queue de la Buse variable est entièrement barrée de sombre avec une barre terminale plus large. La Buse a un vol lourd et rigide à l’inverse de la Bondrée qui a un vol beaucoup plus souple et léger. La Bondrée apivore possède une tache sombre aux poignets alors que la Buse variable ne se pare que d’une virgule  pas toujours très contrastée avec le reste de son plumage. Les deux espèces peuvent se différentier aussi par la coloration des rémiges : entièrement noires chez la buse variable et juste les pointes chez la Bondrée. La Bondrée présente un cou allongé et une petite « tête de pigeon » très proéminente alors que la Buse possède une grosse tête portée par un cou épais.

Buse variable

Deux autres espèces de rapaces qui fréquentent nos campagnes peuvent être confondues le Faucon crécerelle et l’Epervier d’Europe. Cette confusion aura lieu lors d’une observation furtive ou en mauvaise condition de lumière. Ces deux espèces présentent l’intérêt d’avoir des plumages différents pour le mâle et la femelle. La description de ces différences mâle-femelle va nous permettrent de différencier les deux espèces.

Faucon crécerelle (femelle à gauche et mâle à droite)

Chez la Crécerelle, le mâle et la femelle se distinguent facilement : dessus entièrement brun-roux moucheté de noir chez la femelle, mais tête et queue grise chez le mâle, tous deux ont le bout des ailes noirs et le bout de la queue barrée de noir.

Epervier d’Europe (femelle au-dessus et mâle en dessous)

Alors que mâle et femelle se ressemblent chez l’Epervier :le dessus du mâle est gris pur alors  que la femelle est plus brune. Le dessous du mâle est plus ou moins roussâtre finement barrés de brun-roux alors que la femelle est claire barrée de gris brunâtre.  Le dessous  des Crécerelles est quant à lui moucheté de noir avec comme différence une queue grise à bout noir pour le mâle  et une queue finement striée par la femelle se terminant aussi par une bande noire.

Le Busard Saint Martin fait partie des espèces emblématiques du Vexin et ne peut être confondu avec aucun autre rapaces habituellement présent dans nos contrées. Cependant il se peut que vous vous trouviez dans une zone où le busard cendré est aussi présent. Dans ce cas là il sera intéressant de savoir les différencier. Voilà quelques critères :

Tout d’abord il faut savoir que le Busard Cendré s’en va en vacances chaque année du coté de l’Afrique saharienne et revient en France à partir de la fin mars et repart en août-septembre. Donc or de cette période si vous voyez un busard gris, il y a de grandes chances que ce soit un Busard Saint-Martin mais, attention, en ornithologie tout est possible !

Voici quelques critères simples pour différencier les deux espèces lors de leur présence mutuelle.

Il existe trois différences  entre le Busard Saint-Martin et le Busard Cendré :

-le Busard Saint-Martin possède une tache blanche au croupion  alors que le Busard Cendré ne possède qu’un croupion blanchâtre. (aussi bien chez le mâle que la femelle).

-Le Busard cendré mâle possède une barre noire sur le dessus et le dessous de l’aile, sa femelle idem et une bonne observation permet de voir une deuxième sous l’aile. Alors que le Busard Saint-Martin (mâle ou femelle) ne possède aucune barre noire sur les ailes.

-En vol, le Busard Saint Martin (mâle ou femelle) présente cinq rémiges bien visibles alors que le Busard cendré n’en laisse voir que quatre.

Quelques moyens mnémotechniques pour retenir tout ça :

-le Saint –Martin porte son auréole :  son croupion blanc.

-Busard Saint-Martin correspond à cinq syllabes donc cinq rémiges.

-Le Busard Cendré a quatre syllabes donc quatre rémiges mais comme il est jaloux, il a rajouté une barre sur l’aile.

Pour être sûr d’une identification, un seul critère n’est pas suffisant car les conditions de lumière, de vent, la position de l’oiseau peuvent être trompeuses. D’autres critères plus poussés existent mais ils viennent avec l’habitude et la répétition des observations alors un dernier mot : A vos chaussures de rando, vos jumelles et tout le monde sur le terrain, même s’il n’y a pas de rapaces au rendez-vous, il y a toujours quelques choses à observer et le propre du CPN est de s’émerveiller d’un rien : une fleur, un papillon, un paysage sous une jolie lumière…. Alors vous savez ce qu’il vous reste à faire.

Busard Saint Martin femelle